- dénasaliser
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• 1838 ; de dé- et nasal♦ Rendre (un phonème nasal) oral. — Pronom. SE DÉNASALISER : perdre son caractère nasal. « Bon » se dénasalise en liaison (ex. un bon avocat). ⊗ CONTR. Nasaliser.dénasaliserv. tr. PHON Opérer la dénasalisation de (un phonème).⇒DÉNASALISER, verbe trans.Rare. [En parlant d'un phonème, p. ex. la voyelle de bon [
] dans bon ami [
], ou d'une suite de phonèmes] Faire perdre le caractère ou le phonème nasals :
• 1. Si [au XVIe s.] la consonne nasale implosive est absorbée, en revanche l'intervocalique résiste et tend à dénasaliser la voyelle précédente (...) laine et peine (...) sont déjà prononcés lène et pène à Paris, au milieu du XVIe siècle.A. DAUZAT, Hist. de la lang. fr., Paris, Payot, 1930, p. 92.— Emploi pronom. à sens passif, usuel. Perdre le caractère ou le phonème nasals. [En français] la voyelle õ se dénasalise dans quelques cas seulement :« un bò-n ami, un bò-n élève » (GRAMMONT Prononc. 1958, p. 134) :• 2. À Gérouville, localité située à la frontière franco-belge, existe un lieu-dit Sèquewé, cité dans un texte de 1258 sous la forme Sencoweit; la première syllabe s'est dénasalisée, comme cela arrive souvent dans les dialectes wallons.L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 715.Rem. 1. D'abord en concurrence avec une forme dénasaler; Lar. encyclop., ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr. n'ont plus que dénasaliser. 2. La rédaction de l'ex. 2 (dénasalisation de la 1re syll.) n'implique pas nécessairement un groupe en réduit, préalablement à la dénasalisation, à une voyelle nasale; la dénasalisation a pu consister dans, ou en tout cas comporter, la chute d'un segment nasal consonantique.Prononc. :[denazalize]. Dénasaler, transcrit comme il s'écrit, ds LITTRÉ. Étymol. et Hist. I. 1819 dénasaler (BOISTE). II. 1838 dénasaliser (Ac. Compl. 1842). Dér. de nasal; préf. dé-. I dés. -er; II suff. -iser.DÉR. Dénasalisation, subst. fém. [En parlant d'un phonème ou d'une suite de phonèmes] Perte du caractère ou du phonème nasals. [Au XVIIe s.] quelques nouveaux faits d'évolution sont (...) admis. D'abord la dénasalisation de la voyelle nasale devant m ou n intervocalique : l'évolution põme > pome (pomme) ayant commencé par Paris, la prononciation primitive à la tonique fut jugée provinciale (A. DAUZAT, Hist. de la lang. fr., Paris, Payot, 1930 p. 113). Attesté pour la 1re fois ds Lar. 20e. Rem. Auparavant, dénasalement (en dernier lieu ds Lar. 20e). — []. — 1re attest. 1906 (W. MEYER-LÜBKE, Gramm. des langues rom., trad. fr. E. Rabiet, t. 1, § 33); de dénasaliser, suff. -(a)tion (cf. dénasalement en 1863 ds LITTRÉ).
dénasaliser [denazalize] v. tr.ÉTYM. 1838; dénasaler, 1819, Boiste; de 1. dé-, nasal, et suff. -iser.❖♦ Phonét. Rendre (un phonème nasal) oral. — Pron. || Se dénasaliser : perdre son caractère nasal. || On, un se dénasalisent en français du Sud devant une voyelle (on a est prononcé [ɔna]; un âne est prononcé [ynan]).❖CONTR. Nasaliser.DÉR. Dénasalisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.